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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 19:24

Charles Pomerol disait « Les vins, comme les toiles de maître, ne sont pas affaire de science mais d’art», je glisse donc une toile de maître. Et j’ajouterais :

si l’abus de Ricard est dangereux pour la santé, l’abus d’art est une nécessité !

 

 Baugin-Lubin_verrevin.jpg

 

Les natures mortes ne m’évoquent pas de grands sentiments. Néanmoins je suis subjuguée par leur science des symboles et de la métaphore, permettant de sublimer un message. Comment ne pas présenter sur ce blog un tableau qui évoque les cinq sens ?

 

Nature morte à l'échiquier ou Allégorie des cinq sens, 1630, huile sur bois, 55 x 73 cm, Musée du Louvre, Paris.

 Baugin-Lubin----Les-cinq-sens----1630--Musee-du-copie-1.jpg

 

La nature morte, au travers des « vanités » (époque baroque), a pour objectif de rappeler aux hommes le côté éphémère de la vie. Ainsi chaque objet est disposé afin de symboliser les allusions à la fragilité du temps qui passe.

Dans cette œuvre de Lubin Baugin, sont représentés avec ambiguïté et ambivalence des éléments évoquant les plaisirs de la vie et les vanités.

 

Le tableau évoque les cinq sens par les objets représentés :

-         - la vue (l’assiette contre le mur en reflet miroir), symbolisant l’orgueil

-         - l’odorat (fleurs), symbolisant l’épanouissement de la vie

-         - l’ouïe (luth),

-         - le goût (pain, vin), symbolisant le sacrement de la cène

-         - le toucher (cartes).  

 

On y voit disposés des objets de :

-         - divertissement (l’échiquier, la mandoline, la partition reliée, le jeu de cartes)

-         - de luxe (la perle ovale, une bourse)

-         - de sacré

 

Ce tableau a pour objectif de rappeler « l’importance de ne point céder aux futilités de l’existence » !  

 

 

Et mon kif, c’est quand quand la peinture, le roman et le cinéma se rejoignent.

 Tous-les-matins-du-monde-E.jpg

 

Lubin Baugin (joué par Michel Bouquet) est mis à l'honneur dans le film profondément pictural d'Alain Corneau, Tous les matins du monde, lui-même inspiré du roman de Quignard.

 

 


 

 

 

De nombreux plans fixes évoquent les natures mortes et plus particulièrement les vanités en  s’inspirant de deux tableaux de Lubin Baugin. Le maître, M. de Sainte-Colombe fait peindre par Lubin Baugin la table (portant un verre de vin, une bouteille clissée et une assiette d'oublies) derrière laquelle l'apparition s'assied pour l'écouter jouer. Dans le film on trouve ce tableau quand M. de Sainte-Colombe est dans l'atelier de Lubin Baugin. A revoir, donc…


Voici le 2ème tableau que l’on peut confronter au film :

26306.jpg 

 


 

Attention aphorisme : « Tous les matins du monde… sont sans retour »

 

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