Attention : article culturel sur le monde de l'entreprise.
Dans les grandes organisations, il y a un truc magnifique appelé la gouvernance. La gouvernance, ça sonne bien, ça sonne haut, on imagine déjà de grands experts au gouvernail d'un majestueux trois mâts en bois d'acajou en route pour les îles à la conquête de trésors. Ouais quand vous étiez petits, ça vous faisait rêver, pas vrai?
Sauf que la gouvernance, c'est juste des gens plus ou moins importants, qui se réunissent dans des salles plus ou moins grandes, avec un ordre du jour plus ou moins motivant, dans ce qui s'appelle des "comités" plus ou moins chiants, faut l'avouer.
En effet, pour accompagner les projets, on a inventé plein de comités:
- le comité exécutif, dit COMEX (celui où on ne sera jamais invité, surtout nous les femmes, rapport au 13% y participant),
- le comité de direction, dit CODIR (celui où ça tire dans tous les sens),
- le comité de pilotage, dit COPIL (celui où on s'épile pendant qu'ils se prennent la touffe),
- le comité opérationnel, dit BORDEL (celui où ça marche jamais, pour toujours de très bonnes raisons, qu'on ne veut jamais savoir, parce qu'on veut juste que ça marche toujours, bordel!!!!)
- le comité métier, dit COMme ils nous ont encore fait chier le business aujourd'hui...
« Comité : groupe de personnes incapables de faire quoi que ce soit par elles-mêmes qui décident collectivement que rien ne peut être fait. » W. Churchill
Ce n'est pas moi, c'est Churchill qui l'a dit. Si j'osais, j'y opposerais une autre valeur qui m'est chère.
Allez j'ose:
"Coaching : décider individuellement que tout peut être fait par soi-même." 100sens
Et pourtant, j'adore les comités ! Je trouve ça même intéressant et stimulant. Car entrer en réunion, c'est comme entrer en scène : chacun revêt son costume et joue son rôle. Il y a les spectateurs et les acteurs. Ils peuvent jouer au gentil, au méchant, au gros dur, à la victime, au serial killer, au papa, à la maman, à l'enfant, à la femme fatale, au chevalier sauveur. Il faut jouer. Jouer à négocier, à travailler, à comprendre, à pousser l'autre dans son retranchement, à faire croire qu'on maîtrise absolument son sujet, jouer à atteindre son objectif. Parfois c'est jouissif, d'autres fois c'est très frustrant.
Pour réussir une instance de gouvernance, il faudrait donc se voir comme des enfants qui ont juste grandi et ont maintenant un joujou pour de vrai?
Et vous, êtes-vous un grand enfant qui s'amuse dans le monde de l'entreprise et a le sens de la gouvernance !?